Généralités sur les Carabidae
Les Carabidae sont des insectes coléoptères souvent utilisés dans des recherches en écologie du paysage ou dans des études de milieux, ils ont l’avantage d’être nombreux et d’occuper presque tous les milieux.
L’ensemble des coléoptères représente environ 1/4 des espèces connues du monde vivant, c’est un ordre numériquement important parmi la faune du sol de nombreux écosystèmes.
Les Carabidae en sont une des familles les plus abondantes et les plus diversifiées avec environ 40 000 espèces décrites dans le monde c'est-à-dire 15% des espèces de coléoptères connues, dont environ 1 000 pour la France.
Les Carabidae font aussi parti de la macrofaune épigée (qui vit à la surface du sol, dans la litière ou dans l’humus) la plus abondante dans les paysages ruraux, les Anglais les appellent d’ailleurs « ground beetles ». Cette abondance par ailleurs leur donne un rôle relativement important dans les milieux auxquels ils appartiennent.
Parce que la plupart des espèces est épigée et très active à la surface du sol, les Carabidae sont devenus un groupe taxonomique très étudié, il est aussi facile de les échantillonner. Le piège à fosse (appelé aussi Barber) est la méthode la plus utilisée et la moins coûteuse pour l’échantillonnage. On a pu alors acquérir de nombreuses connaissances en taxonomie, en traits d’histoire de vie. Des connaissances qui ont aussi permis l’édition de nombreuses publications et la fabrication de clés de détermination dichotomiques (voir bibliographie).
L’existence de tous ces documents et la facilité de piégeage sont des éléments importants dans le choix de ce groupe pour les études de milieu.
Quelques éléments de biologie et d'écologie des Carabidae.
Les Carabidae possèdent en général trois stades larvaires successifs puis un stade nymphal avant le stade adulte (l’imago). Ces stades larvaires sont caractérisés pour la plupart des espèces par une mobilité assez réduite comparativement à celle des adultes.
La durée de vie des individus est en général d'une année, la mort suivant de près la reproduction chez la plupart des espèces. Cependant, chez d’autres espèces, notamment les plus grosses comme les carabiques du genre Carabus, les adultes peuvent vivre plusieurs années (en général 2).
Dans nos pays tempérés, les Carabidae peuvent être subdivisés en deux groupes fonctionnels principaux, selon leur période de reproduction, même si cette division commence à être discutée, car il a aussi été montré une certaine souplesse individuelle.
Il y a les espèces à reproduction printanière, dont les individus hivernent sous forme adulte et reprennent leur activité en se reproduisant au printemps ; le développement larvaire de la nouvelle génération a lieu avant l'hiver. Les espèces à reproduction automnale sont en revanche caractérisées par une activité et une reproduction à l'automne et ont une hivernation sous forme larvaire, le développement des individus se terminant l'année suivante.
La taille des Carabidae est très variable (d’environ 2 mm à 40 mm en France). Les déplacements au sol (selon que l’espèce est grande ou petite) ne sont donc pas du même ordre de grandeur, les grandes espèces pouvant marcher beaucoup, plus rapidement et sur de plus longues distances que les plus petites.
Cependant, la mobilité des espèces dépend aussi de leur capacité à voler. De nombreuses espèces, notamment parmi les plus grosses, sont aptères (ou brachyptères) c'est‐à‐dire que les ailes des individus ne sont pas (ou peu) développées. Ces espèces dont le seul moyen de déplacement est la marche vivent principalement dans des milieux peu perturbés, comme les forêts.
Au contraire, les individus appartenant aux espèces macroptères possèdent des ailes fonctionnelles et peuvent voler. Ces espèces, en particulier les plus petites vivent souvent dans les milieux « perturbés » comme les champs cultivés. Enfin, il existe aussi des espèces dimorphiques, une partie seulement des individus possède des ailes fonctionnelles, les autres ne pouvant pas voler.
Peu d'espèces de Carabidae ont une alimentation très spécialisée, les espèces semblent au contraire avoir un régime alimentaire assez large en fonction des ressources disponibles, elles sont opportunistes. On peut tout de même distinguer trois grands régimes trophiques : Les espèces prédatrices se nourrissant principalement de proies animales, les espèces phytophages se nourrissant principalement de matière végétale (et notamment de graines) tandis que les espèces polyphages ont un régime mixte animal/végétal.
La forme des mandibules est aussi un bon indicateur du régime alimentaire des Carabiques.
Intérêt agroécologique des Carabidae
Les Carabidés sont considérés par beaucoup comme des auxiliaires des cultures et des forêts parce qu’ils sont des prédateurs d'organismes nuisibles mais aussi parce qu’ils consomment des graines d'adventices.
Cependant quelques espèces polyphages ou phytophages de la tribu des Harpalini ou de celle des Zabrini peuvent causer de sérieux dégâts dans les cultures. C'est le cas par exemple du zabre des céréales (Zabrus tenebrioides) qui a sévit dans des cultures de céréales ou les prairies temporaires à base de graminées dans plusieurs régions de France, notamment le sud‐ouest.
Avant de vous lancer dans l’identification, vérifiez que votre spécimen est bien un Carabidae.
Comment reconnaitre un Carabidae ?
Par son allure générale : il a un aspect élancé, les antennes et les pattes longues et fines, avec les trois parties du corps bien distinctes.
Un Carabidae présente à la fois des tarses à 5 articles (pentamères), des antennes filiformes de 11 articles, un abdomen à 6 segments dont les 3 premiers sont soudés (sauf pour les Brachinini 8 segments). Le premier segment abdominal est interrompu au milieu par les hanches postérieures. Voir le détail ci-dessous de la morphologie.
Pour la nomenclature nous avons choisi d’utiliser celle de Fauna europea : http://www.faunaeur.org/
Morphologie des Carabidae

Tête vue de dessus

Tête vue de dessous

Corps vu de dessus

Corps vu de dessous